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Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/95

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moi, donnèrent les premiers soupçons. Peut-être serait elle parvenue à feindre plus longtemps ; mais on Pépiait si soigneusement, qu’on la surprit un jour lisant une de mes lettres.

« Elle devint alors l’objet des malédictions paternelles. On l’enferma dans une chambre étroite, où elle passait les semaines entières, n’ayant sous les yeux que l’abject tableau de la basse-cour, d’où s’exhalait un air fétide. Le dimanche seulement on lui permettait de sortir pour assister au service divin ; encore n’était-ce qu’accompagnée de personnes affidées, dont le devoir était d’éloigner d’elle toute communication quelconque. Mais il est des secrets dont l’amour seul a la clef et contre lesquels la puissance des hommes est vaine. Les persécutions ne servent qu’à alimenter cette passion, qui puise