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Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 1, 1901.djvu/460

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où notre pays tirera de nouveau l’épée ! Votre rôle sera plus obscur mais non moins utile que celui de vos pères, car c’est à votre génération qu’il appartiendra de relever la France humiliée. Préparez-vous y par le travail, ayez le culte de l’honneur et pensez quelquefois à la Vieille Armée que j’aimais tant ! »

Il ne put en dire plus, car ces deux derniers mots s’arrêtèrent dans sa gorge, et Lisette essuyant ses propres larmes s’avança, le regard vaillant comme autrefois.

Elle rapprocha les deux têtes brune et blonde de la tête blanche de Jean Cardignac qu’elle entoura de ses bras.

— Oui, mes enfants, dit-elle d’une voix chaude et vibrante, suivez l’exemple de votre père : il n’en est pas de plus noble et de plus beau.

Alors Henri prit la main de Jean.

— Père, dit-il très simplement et avec un accent qui alla droit au cœur du vieux soldat de la Garde, nous ferons tout pour être dignes de toi. Compte sur nous !

Et la vieille Catherine sous ses bandeaux blancs eut un sourire de fierté :

— Crois-les, va, mon Jean, dit-elle, bon sang ne peut mentir et puis, ne sont-ils pas Les Filleuls de Napoléon ?