Aller au contenu

Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la guerre, Georges savait sa mère
M. d’Anthonay à bord du Stamboul.
trop fière pour accepter quoi que ce soit, même des obligés de son mari.

Mais la nouveauté du spectacle, l’animation qui régnait à bord, chassèrent vite, chez le jeune officier, les réflexions mélancoliques. Le Stamboul remontait en effet vers les plages africaines, non seulement des soldats, mais encore des fonctionnaires de toutes catégories : vice-résidents, télégraphistes, magistrats, et, avec eux, des commerçants que tentait le trafic de l’ivoire, du caoutchouc, de la gomme, de la poudre d’or et de toutes ces richesses naturelles, qui, depuis peu, se révélaient au fond du Soudan mystérieux.

Parmi ces derniers, le commandant Lota fit remarquer à Georges et à Zahner un passager d’un certain âge, à l’air noble et triste, et qui attirait particulièrement l’attention. Les traits de son visage révélaient une énergie peu commune, et toute son attitude, une trempe d’acier et une vigueur infatigables. Il avait le teint bronzé des