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Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/322

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La bête et le noir roulèrent ensemble.
L’ordre fut exécuté lentement, comme savent le faire nos marsouins, et le feu commença, guidé avec méthode par le brave sergent.

— Et maintenant, le canon !…

Mais c’était là que résidait la plus grande difficulté : et le jeune sous-lieutenant constata avec désespoir que jamais les mulets ne réussiraient à gravir cette côte de roches escarpées.

On la tenta pourtant ; et sous l’impulsion énergique de leur chef, les artilleurs et les noirs, se formant autour des mulets porteurs en une véritable grappe, se mirent à les hisser de force sur la pente de l’escarpement.

Leurs efforts furent vains ! Le mulet qui portait l’affût se défendit avec vigueur, et, au cours de ses mouvements désordonnés, perdit pied ! La bête et un noir roulèrent ensemble au bas d’un rocher de cinq mètres de haut !

L’animal s’était tué net, et le noir, grièvement blessé, hurlait désespérément.

— Malédiction ! gronda notre ami Georges, il faut pourtant y arriver !

Bondissant jus-