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Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/424

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— Mais la mer ?

— On ne la voit pas non plus puisqu’elle s’est retirée aussi.


Tous ces braves pleuraient comme des enfants.
— Tu te payes ma tête, fit Paul en riant ; mais c’est égal : avoue que je manque une Occasion Incomparable : un tableau de bataille dont les croquis eussent été pris pendant l’action, c’était l’acquisition obligatoire par l’État, l’exposition au Ministère de la Guerre, l’admission au Luxembourg peut-être ?

— Allons, Perrette, conclut Georges, ton pot au lait est cassé et tu continues à rêver ?… Pensons plutôt à notre départ pour la France : sais-tu bien que nous pouvons être embarqués dans quinze jours ?

— Parbleu ! je vois bien qui tu ne demandes que cela, toi ! Tu as pris pour point de direction deux jolis yeux bleus, et le reste t’est bien égal.

Paul Cousturier avait raison, mes enfants ; à cette heure, une véritable nostalgie s’était emparée du « petit marsouin » et je crois bien que, si les Chinois avaient repris les armes, il les eût maudits tout haut.

Il y a temps pour tout, n’est-il pas vrai, et après cinq ans de colonies, de traversées, de marches et de combats presque ininterrompus, Georges