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Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/103

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la mer, phénomène inexpliqué, dû sans doute à l’écroulement des nappes et au froissement, les uns contre les autres, des milliards de molécules que déplace le siroco.

Les soldats français qui l’entendirent pour la première fois dans les solitudes du Souf et le désert de Ouargla, l’appelèrent le « tambour des sables » ; Les guides arabes égarés croient, en entendant cette musique des dunes, qu’un « djinn » moqueur chantonne leur mort prochaine[1].

Ce soir-là, elle berça le sommeil épuisé de la petite caravane et plana au-dessus du couple charmant comme pour joindre ses harmonies lointaines au chant d’amour de leurs cœurs.

Et il était touchant ce tableau d’un Français et d’une Arabe unis soudain par le sang, étrange lien d’amour noué à leur dernière heure, sur cette terre que faisaient retentir les armées noires en marche, et à la veille d’une guerre qui allait sacrifier des torrents de sang à la haine des races.

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Quand ils sortirent de leur assoupissement, vingt Touaregs les entouraient, assis silencieux à quelques pas d’eux.

  1. OSCAR LINTZ. Timbuktu.