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Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/16

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resté, pour les disciples du Prophète, le grand khalife de La Mecque, le grand chérif !

C’était lui le maître de l’Afrique musulmane, de l’Afrique du XXe siècle, qui venait d’ordonner ce massacre, et l’avait conduit de telle sorte, que de ces mille hommes pas un n’avait survécu, pas un n’avait pu s’échapper pour porter aux rivages civilisés la terrifiante nouvelle.

Il allait lentement, enjambant les corps étendus, et, s’arrêtant un instant, il contempla la funèbre besogne qu’achevaient silencieusement une centaine de Soudanais géants qui semblaient former sa garde particulière.

Ils venaient de former un monticule des cadavres italiens ; la plupart étaient décapités, quelques-uns avaient conservé, avec leur tête, le salako blanc en usage dans les troupes coloniales : plusieurs tenaient encore leurs armes dans leurs mains crispées ; tous portaient d’horribles bles-