Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/57

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Son cœur battit à coups précipités.

C’était donc un messager de France qui arrivait.

— Vite, courons ! fit-il en entraînant Nedjma.

Le camp tout entier était en rumeur ; les soldats de la Garde noire regardaient, la bouche ouverte, le merveilleux appareil immobile au-dessus d’eux.

À la hauteur où il se trouvait, on ne pouvait, apercevoir aucun de ses passagers ; mais on distinguait aisément l’ancre à échelle pendant au-dessous de la nacelle.

De Melval chercha vainement une flamme, un pavillon tricolore.

Il n’y en avait pas.

Il était arrivé à sa tente ; il y fit entrer Nedjma et se précipita vers celle d’Omar où il avait ses entrées à toute heure du jour et de la nuit.

Elle était vide.

Il est chez le Maître, dit le Noir qui gardait la porte et qui, du doigt, indiqua la vaste tente à forme de coupole dans laquelle le Sultan donnait ses audiences.

À la porte de celle-ci, il fut arrêté par la sentinelle soudanaise : le Sultan s’était enfermé avec Omar et avait défendu qu’on les dérangeât.

Tout ce que le capitaine put savoir, c’est que les aéronautes avaient lancé un message enfermé dans une toile blanche sur laquelle la « fathïa » était tracée en caractères arabes.

La Fathïa ! Pourquoi cet aérostat français s’annonçait-il par la profession de foi musulmane ?

De son côté, Zahner arrivait haletant il était à la chasse, lorsque lui aussi avait aperçu l’aérostat, et rouge d’émotion, il accourait.

On vient nous chercher s’écria-t-il du plus loin qu’il aperçut de Melval.

Pour ce gros garçon, la présence de ce messager européen ne pouvait signifier autre chose.

Il ne s’était pas demandé si on connaissait en France leur présence au camp du Sultan. Le dernier souci de l’homme envahi par une émotion est d’être logique.

— Attendons, fit le capitaine dont la curiosité était surex-