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Page:Drieu la Rochelle - Le Feu Follet (1931).pdf/10

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— Mais non. C’est peut-être vous qui auriez fumé‫ ; ‬je vous aurais regardée.

— Croyez-vous ? En tout cas, vous avez été prendre de l’héroïne dans le lavabo du restaurant.

— Mais non, c’est une vieille habitude que j’ai d’aller au lavabo.

Il était vrai qu’Alain n’avait pas repris de drogue‫ ; ‬mais aller aux cabinets avait toujours été pour lui un alibi pour justifier sa perpétuelle absence.

— Et puis, Alain, on dit qu’il est impossible de se désintoxiquer.

Vous savez bien que je n’ai pas envie de crever dans la drogue.

La réponse était terriblement vague ; ‬mais Lydia ne posait jamais de questions et n’attendait jamais de réponses.

— Quand nous serons mariés, nous ferons un voyage en Asie, se contenta-t-elle d’avancer.

L’agitation lui semblait la façon de tout arranger.

— C’est ça, en Asie ou en Chine.

Elle sourit. Elle se redressa et s’assit.

— Oh ! mais Alain, cher, il ‬fait grand jour, il faut que je rentre à l’hôtel.

Un élément innommable coulait à travers les rideaux.

— Votre train n’est qu’à dix heures.

— Ah oui ! Mais j’ai des tas de choses à faire. Et puis j’ai une amie à voir.