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Page:Drieu la Rochelle - Le Feu Follet (1931).pdf/150

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aperçut tous ces hommes et toutes ces femmes, assis ou debout, çà et là, dans une douce odeur de bons cigares, causant avec majesté.

« Je vais me jeter dans une mort où je ne les retrouverai pas. »

Il se retourna vers Cyrille.

— Veux-tu sortir par l’autre côté ? lui dit celui-ci.

— Oh ! oui.

« Assez d’humiliations. »

Il baisa la main de Solange qui ne put pas se détacher de Brancion, et lui dit distraitement :

— À demain, Alain.

Cyrille descendit avec lui jusqu’au grand vestibule dallé.

— Ça m’ennuie de te voir t’en aller. Qu’est-ce que tu as ? Pourquoi n’as-tu pas passé l’été avec nous ?

Cyrille était bien gentil, mais il ne lui avait pas envoyé un seul télégramme pour l’appeler, pour le sauver. Comme Dubourg.

— As-tu de nouveaux ennuis ? Qu’est-ce que tu veux, si tu ne peux pas te passer de drogue, prends-en. Fume un peu, ça te calmera.

— J’ai horreur de l’opium, la drogue des concierges.

— Marie-toi.

— Je suis voué au célibat.

— As-tu besoin d’argent ?

— J’ai des milliers de francs dans ma poche.