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Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/186

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bras gauche. Il agita le bras droit et trois fois de suite cria : « Vive la République ! » Clément se précipita sur lui et lui tira à bout portant un coup de fusil dans le ventre ; il resta debout. Gentil lui dit : « Oui, je vas t’en f… de la République ! » et il lui déchargea son revolver contre la tempe ; le malheureux roula par terre ; Préau de Védel s’approcha et lui fit sauter la base du crâne C’est égal, dit Rigault, il est b… bien mort ; aux autres maintenant ! »

Il revint au greffe, où les trois gendarmes Douzon, Capdeville et Pacotte, arrachés au premier sommeil l’attendaient à demi vêtus. Rigault à peine entré leur dit : « Vous allez être fusillés. » Ils se récriérent : Nous sommes soldats et nous devons être mis en liberté. — Ah ! oui, en liberté, reprit Rigault, pour que vous nous f. des coups de fusil ; pas de ça, Lisette ; allons, en route ! » Dans les couloirs, on discuta pour savoir si on les exécuterait ensemble ou l’un après l’autre. Préau de Védel dit : « Il faut les mettre en tas ». Son avis prévalut. Le peloton d’exécution discutait aussi ces hommes avaient honte du métier qu’on leur faisait faire et déclaraient qu’ils « en avaient assez Slom leur fit une allocution et les rappela « au sentiment du devoir ». Les gendarmes furent placés contre le mur, ayant devant eux, à leurs pieds, le cadavre à peine immobile de Chaudey ; le peloton fit feu, deux des condamnés tombèrent ; Préau de Védel et Clément leur donnèrent le coup de grâce. Un des trois gendarmes n’avait point été atteint ; il avait pris sa course vers la gauche, dans le prolongement du chemin de ronde, et s’était caché derrière une guérite. Préau de Védel le découvrit et allait le tuer d’un coup de revolver, lorsque Raoul Rigault cria : « Ne tire donc pas amène-le ici, qu’il crève avec les autres. Lu troisième feu de peloton le mit à mort. Préau de Védel dit :