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Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/46

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pation. Que la Commune soit issue du Comité central et de la fédération de la garde nationale, que les mêmes instincts, les mêmes ambitions aient fait agir ces hommes avant comme après le 18 mars, nul n’en peut douter ; il n’est pas un de leurs actes qui ne l’affirme. Eh bien ! le premier soin des membres de la Commune, lorsqu’ils prirent la place laissée vide par les hommes du gouvernement régulier, fut d’essayer de se mettre en communication avec les chefs de l’armée allemande ; le général Fabrice et le général von der Thann pourraient en dire long à cet égard.

Paschal Grousset, délégué aux relations extérieures, envoie Vinot, colonel d’état-major résidant à l’École Militaire, porter an général allemand l’assurance que la Commune fait la guerre à « Versailles » et non point à l’Allemagne ; plus tard il écrit à Bergeret une lettre ainsi conçue : « Mon cher Bergeret, je vous prie, donnez un certain apparat à la démarche que nous faisons auprès du commandant en chef du 3e corps d’armée prussien. Il s’agit de savoir officiellement à quelle date les Allemands évacueront les forts de la rive droite, pour ne pas les laisser prendre aux Versaillais. C’est par un officier d’état-major, envoyé en parlementaire et suivi au moins d’une ordonnance, que la dépêche doit être remise. Salut et égalité. » Le général Von der Thann reçut en effet cette dépêche et dit simplement qu’il n’avait, sur cette question, de réponse à faire qu’au gouvernement siégeant à Versailles. Ce n’est pas tout ; lorsque, le 1er mai 1871, Rossel fut nommé délégué à la guerre, il se hâta de faire toute tentative pour entrer en relations avec les Allemands, afin de leur acheter les chevaux réquisitionnés par eux et dont il avait besoin pour improviser quelque cavalerie ; cependant on se rappelle que, devant le conseil de guerre qui le jugea, Rossel disait « C’est l’horreur que m’ins-