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PERVERSE

de ses poings sur la nourrice écroulée par terre, elle criait :

— À l’assassin ! À l’assassin ! À l’assassin !

Puis, se rejetant et revenant sur la femme qui hurlait :

— Non, madame, ce n’est pas moi, ce n’est pas moi !

— Tu mens ! tu mens encore ! Ah ! ce n’est pas toi qui as tué Ketty ! Tueuse d’enfant, attends, attends que je te tue aussi !

Et ses doigts griffaient, déchiraient le visage ensanglanté de la malheureuse femme.

Mais les cris avaient été entendus dans l’hôtel, on avait ouvert la porte, des domestiques s’étaient précipités sur Paula et l’avaient retirée qui mordait au cou la nourrice, et voulait l’étrangler comme une chienne étrangle une autre chienne.

Quand elle se redressa, ses mains pleines de sang, sa bouche pleine de sang, elle était abominablement belle, si belle que tous les hommes qui la tenaient en pâlirent d’effroi et d’admiration.

— Messieurs, dit-elle, oubliant qu’elle