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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/206

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PERVERSE

cains pour vous faire de ces surprises-là… Mais, dis donc, alors, je vais m’appeler Madame Johnson ?

— Oui.

— C’est pas très bien porté ce nom-là, depuis que les jockeys tu devrais te faire appeler de Johnson, ça donne de la couleur un de, avant.

Johnson fit comme s’il n’avait pas entendu.

— Vous allez vous munir des papiers nécessaires…

— Mes papiers ! s’écria-t-elle, mes papiers…

Et, l’espace d’une seconde, elle revit son passé, son enfance, gamine dans le vieux Port de Marseille, courant pieds nus au bord de la mer à la recherche d’oursins qui lui rougissaient la bouche ; puis, quand elle fut plus grande, avant l’âge, son internement dans une maison à gros numéro où les marins de tous pays, de vieux matelots roux et bronzés, puant la chique et le culot avaient été ses amants. Ses papiers ! mais il y avait, accolées à son nom : F. S.,