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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/312

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PERVERSE

trinquer tout seul ! Bah ! nous boirons dans le même vase, comme des amoureux, parce que j’espère que tu ne m’as pas fait monter ici, simplement pour enfiler du Pernod.

Il la regarda qui lui souriait toujours, amusée du bagout du soldat.

— Vraiment, pensait-elle, ils ne sont pas comme les autres, les militaires.

Jugeant de tous les autres par le gavroche parisien enrégimenté, elle croyait aussi que ce devait être bien amusant de vivre avec eux.

À ces derniers mots, elle vint s’asseoir près de lui, sur le canapé, et de ses bras nus, hors des manches de la robe de chambre qu’elle avait revêtue en rentrant, elle prit la tête du soldat, se piqua la chair à ses cheveux ras, frissonna, et le baisa aux lèvres.

— Mais, dis-donc, une idée, fit le marsouin, tu n’es pas malade au moins ? Parce que tu sais, c’est quinze jours de clou et le pouce…

— Non, dit Paula, ne comprenant pas,