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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/49

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III

TRÈS AMÉRICAINE

Le baiser si longtemps attendu n’avait pas fait couler les torturantes larmes qui noient les yeux des vierges à la première communion d’amour.

Elle s’était relevée, Paula, de la couche de gazon, transfigurée au contact radieux des cieux brûlants, et elle avait senti passer, sur sa chair androgyne, des flammes qui la léchaient avec des chaleurs voluptueuses.

D’un seul coup son corps s’était éveillé. Elle n’eut pas à subir cet affreux espace qui sépare l’instant de la défloraison de l’aurore du plaisir. La chute avait été grandiose, avec toutes les magnificences ; sa douleur