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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/59

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PERVERSE

Oh ! je te connais, va, tu ne vaudrais pas un pet de lapin, si tu avais de la galette.

Le bateau qui partait de New-York huit jours plus tard avait, parmi ses passagers, le marquis et la marquise de Plombières.

Paula fut heureuse du départ de son amant, inconsciemment, sans s’expliquer pourquoi. Elle acquérait ainsi un droit de liberté d’action qu’elle sentait compromis, ayant à ses côtés un homme qu’elle ne voulait pas pour la vie.

Elle pensa à se marier. Le mariage n’est il pas le moyen le plus sûr qu’une femme puisse trouver pour se rendre libre ?

Un matin que son père n’était pas encore ivre, elle lui fit part de sa résolution, et lui demanda un mari.

— Qui veux-tu ? demanda Johnson.

— N’importe lequel, répondit Paula.

M. Johnson ne demanda pas plus d’explications, il pria deux ou trois de ses amis de répandre le bruit que sa fille avait renoncé au célibat, et le mois suivant elle