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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/86

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PERVERSE

— Mais vous êtes enceinte, madame, simplement.

— Enceinte ! s’écria-t-elle.

— Ni plus, ni moins.

— Je suis enceinte ?

— Il faut vous ménager, moins sortir, moins marcher, et dans quelques mois… tout sera fini.

Cette situation la désola.

Paula était donc obligée, par la fatalité, d’accepter une vie qu’elle n’avait point prévue et qu’elle ne connaissait pas.

Elle sentait pourtant qu’il serait nécessaire d’instruire son père et son mari d’événements qu’ils ignoraient encore.

Pas un seul instant elle ne songea à redouter les conséquences de sa grossesse ; souverainement maîtresse, volontaire et libre, son mari ne l’effrayait point et elle ne craignait pas son père.

Et puis, elle avait si peu vécu avec son mari ! Il était si à côté d’elle !

Amaigrie par le mal de la grossesse, Paula devint vraiment laide.