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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/90

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PERVERSE

Du plancher au lustre, des senteurs de rut régnaient.

Suzanne venait alors de donner le branle à une folie de suicide qui passa sur Paris. Deux amants, pour elle, s’étaient tués de désespoir. Vingt amants les imitèrent en quelques jours, parce qu’ils n’avaient point les maîtresses voulues.

Ce fut une épidémie de morts bêtes.

On se tuait, idiotement, avec pour testament une lettre d’adieu.

Suzanne de Chantel s’écriait, désolée dans son bon cœur :

— Je ne peux pourtant pas coucher avec tout le monde… J’ai pas envie de me crever encore… C’est pas ma faute, ces pauvres petits, fallait qu’ils attendent !

Elle était la maîtresse du directeur d’un grand journal royaliste ; jamais homme ne fut plus cocu. Elle le trompait vingt fois par semaine, dans les hauts prix.

Gaston de Plombières, travesti en danseur espagnol, tenait le cordon des entrées de la dame, et posait dans le premier salon de