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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/98

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PERVERSE

s’emplissait d’une indéfinissable couleur, d’une lumière ardente et chaude d’où s’élevait aussitôt l’âme du désir, l’appel à la volupté.

Leur première entrevue eut l’attendue scène passionnelle. Ils se roulèrent dans la moiteur du plaisir, assoiffés de trouvailles et de perversité.

Éducatrice parfois, Paula sut effrayer son amant qui lui demanda qui l’avait instruite.

— Est-ce que je m’inquiète de ce que tu as fait, depuis que je t’ai vu ? Est-ce que je t’interroge sur la vie que tu as pu mener ? Aimons-nous ; que t’importe !

Et, rassemblés dans leurs lèvres unies, esclaves de joie, ils gravirent affolés les rutilants édens, sur les impalpables ailes pourpres des rêves qui passent, aux instants sacrés où le plaisir hurle ses magnifiques délires.

Mais, Paula aurait voulu garder Gaston de Plombières ; elle l’aurait voulu constamment dans ses bras redevenus blancs et beaux ; elle l’aimait comme elle avait aimé