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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/124

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NOTES.

charge des prieurs et des doyens des nombreuses maisons soumises à la règle de Cluny.

Bertrand, abbé de Cluny, avait acquis, vers le même temps, pour le séjour des chefs de cette congrégation, lorsqu’ils venaient à Paris, un hôtel, situé près de la boucherie Saint-Germain-des-Prés, auquel la considération d’une plus grande proximité du collège fit substituer le palais des Thermes, et par suite le nouvel hôtel de Cluny.

La communication directe de cet hôtel avec le collège était, en effet, très-facile, au moyen de trois rues parallèles, fort étroites sans doute, mais tellement rapprochées, que la surface latérale de leur enclave n’excède pas 30 toises.

La rue des Maçons et celle de Sorbonne existent encore dans tout leur prolongement. La troisième, placée intermédiairement, mais dont toutes les issues se trouvent aujourd’hui fermées par des constructions, se nommait la rue Coupe-Gueule, qu’il ne faut pas confondre avec celle Coupe-Gorge, ni avec le cul-de-sac du même nom, situé à une autre extrémité du quartier Saint-Benoît. Beaucoup d’autres noms, comme ceux de Breneuse, Tire-Chape, Putigneuse, de Vide-Gousset, etc., étaient également significatifs. Tout se nommait par son nom dans le moyen âge, dont le caractère naïf expirait, lorsqu’on se crut obligé de débaptiser une rue, parce qu’une princesse (Marie Stuart, femme de François II) en demanda le nom. Au demeurant, si ces désignations si expressives, tirées de la nature des localités, de la fréquence de certains événements, comme des habitudes dont ces rues étaient le théâtre, pouvaient servir d’avis ou d’enseigne aux passants, il est douteux que les propriétaires, y trouvassent leur compte.