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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/141

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NOTES.

artistes, nous emprunta pour peindre les vitraux du Vatican et des églises de l’Anima et de la Madona del Popolo, où travaillaient alors Michel-Ange et Raphaël. Heureusement Vasari, plus consulté de nos jours, et qui, élève de Guillaume, a prodigué ses éloges à son maître et à Claude, est venu révéler leur existence à nos derniers biographes. Vasari reconnaît qu’ils avaient apporté de France leurs talents, admirés encore aujourd’hui à Rome, dans ceux de leurs inaltérables ouvrages que les hommes ont respectés[1]. Il nous apprend aussi qu’avec ou sans dessein on étouffa la nationalité de Guillaume sous une aumusse de chanoine, même sous la robe de prieur, et sous le sobriquet d’Arezzo, ville où il mourut en 1537, à 62 ans. Ainsi fit-on pour notre Jean de Douai, rebaptisé de Bologne.

Quel beau sujet de dissertation pour la réhabilitation de nos arts, que les preuves irrécusables tirées de ces circonstances et de beaucoup d’autres analogues, qu’ils furent dès le principe dignes de concourir avec les travaux des grands maîtres, et que ce ne fut qu’à titre d’échange que l’Italie nous envoya plus tard ses artistes !

M. Alexandre Delaborde, dans son grand et bel ouvrage des monuments de la France, a exprimé une partie de ces regrets et de nos doléances, inutiles sans doute, mais que nous étendrons néanmoins aux grands travaux

    glise Saint-François de cette ville. Florence et Cortone participèrent aussi à ses travaux de divers genres, car Guillaume était en même temps architecte et peintre à l’huile et à fresque. Il fonda une école, à laquelle Vasari reconnaît que la Toscane doit d’avoir porté l’art de peindre sur verre au plus haut degré de délicatesse et de perfection.

  1. Les vitraux qu’ils peignirent au Vatican furent brisés lors du siège de Borne par les Impériaux en 1527, peut-être par les détonations de l’artillerie braquée par Benvenuto Cellini, et dont il fait un si grand fracas dans ses mémoires.