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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/170

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NOTES.

plusieurs autres vestiges que relève avec soin l’élégant crayon de M. le comte Turpin de Crissé pour ses Souvenirs du vieux Paris, ouvrage qui ne peut manquer d’ajouter à nos plaisirs et à nos regrets[1].

    porches latéraux, et si remarquables dans leur genre, de l’église de Chartres, par exemple. Le joli jubé, œuvre de Pierre Lescot et de Jean Goujon, fut sacrifié, vers 1750, aux caprices des marguilliers, et au besoin qu’éprouvent tous les officiants d’être vus dans le chœur.

    Placé sous les balcons du palais des rois, en regard de cette belle colonnade, chef-d’œuvre d’une architecture d’un autre âge, comment ce curieux monument n’a-t-il pas éveillé dans les derniers temps la sollicitude des dispensateurs des largesses de ses illustres paroissiens, ne fût-ce que pour quelques principales réparations, quelques nettoyages ? Mais chut ! craignons de faire compléter par notre éveil ses profanations et ses mutilations encore flagrantes.

  1. Au risque d’être accusé de sortir trop souvent de notre cadre, dont la limite est le xve siècle, disons deux mots pour les étrangers visiteurs de notre capitale, d’abord des jolis débris de l’élégant hôtel gothique à jour du prince Guy de la Trémouille, situé rue des Bourdonnais, n° 11, occupé successivement, dans le xive siècle, en 1363, par Philippe, duc d’Orléans, frère du roi Jean, et en 1398, par le prince dont il a conservé le nom, et plus tard par Antoine Dubourg, chancelier de France, et par la famille de Bélièvre ; puis de ce curieux hôtel des archevêques de Sens, dont la masse est engagée dans les masures des petites rues du Figuier Saint-Paul et autres circonvoisines, mais dont l’aspect, vu de la porte d’entrée, près du quai des Célestins, est encore très-imposant. Ce dernier édifice du quatorzième siècle faisait partie de ceux compris dans la cité Saint-Paul, dont Charles V réunit les diverses parties par des constructions, pour en former, ainsi qu’il le dit dans son édit de 1364, l’hôtel solemnel des grands esbattements, et auquel il avait eu plusieurs plaisirs. C’était même le bâtiment que s’était réservé ce roi, qui nous appartient à quelques égards, comme s’étant fait agréger à l’ordre de Cluny. Là se trouvaient la chambre où gît le roi, et où gisent probablement aujourd’hui quelques rouliers ; la grand’chambre de retrait, la chambre de l’estude, celle dite chauffe-doux, la chapelle, etc. Voir les détails donnés par M. Dulaure, tome II, page 422 et suivantes.

    Charles V et son intendant des finances, depuis, prévôt de Paris, Hugues Aubriot, étaient d’habiles directeurs de constructions ; l’église Saint-Paul (démolie) et plusieurs autres monuments le témoignent.