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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/184

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NOTES.

IIe Époque. — Renaissance pure.

Nous classons sous cette dénomination les travaux d’architecture exécutés en France, d’abord par les artistes italiens appelés par François Ier, tels que maître Roux, Le Primatice, Vignole, etc., et ensuite ceux dus à l’émulation de nos célèbres compatriotes Jean Bullant, Pierre Lescot, Philibert de l’Orme, etc.

Le règne de ce genre noble et gracieux, mais moins féerie peut-être que celui qui le précéda, ne commença guère en France qu’en 1516, après le retour de la bataille de Marignan, pour finir vers 1561, époque où la minorité de Charles IX et le caractère de gravité des guerres de religion arrêtèrent l’impulsion donnée aux grands travaux. Le palais des Tuileries, commencé en 1564, fit peut-être seul exception, comme destiné à la résidence de la toute-puissante Catherine de Médicis, qu’un horoscope détourna de son empressement à jouir de son œuvre[1], qu’elle abandonna pour l’hôtel de Soissons. Sous ce rapport, le palais de Philibert de Lorme et de sa collaboratrice, dénaturé par ses accroissements successifs, peut être considéré comme formant la liaison des constructions appartenant à la grande école italienne avec celles, modifiées quant au caractère de pureté et d’élégance, d’Androuet du Cerceau, qui construisit à

    secret, si bien gardé, des cartons où se sont enfouis de tout temps les rapports de ce genre, nous révélerait bien d’autres exemples de cette insouciance qui tient autant, il faut le reconnaître, à l’insuffisance des ressources affectées aux arts, par des propriétaires rapportant tout à leurs cultures ou à leur commerce, qu’à la tiédeur de nos administrations de toutes les époques, en matière de conservation.

  1. Philibert de Lorme convint, peut-être par une galanterie de courtisan, que, sous beaucoup de rapports, il n’avait que suivi les directions tracées par Catherine, qui avait, en effet, le goût des constructions.