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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/35

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ÉTAT ACTUEL

l’ancien palais des Thermes[1] avec l’hôtel de Cluny offrirait un vaste local parfaitement approprié à cette destination, au moyen de ce que la chronologie complète de l’art, jusques et compris le XVIe siècle, se trouvait comprise dans ces deux édifices contigus, il s’occupa de relever avec soin, par les procédés de

  1. La publicité donnée au projet de M. Albert Lenoir, comme l’installation d’une collection d’objets d’art dans des pièces donnant sur les Thermes, n’ont pas peu contribué à sauver ce dernier monument. Il se trouvait menacé de destruction, par suite du refus de l’administration municipale de continuer à l’hospice de Charenton, propriétaire des Thermes, d’après un décret de septembre 1807, le revenu de 2000 fr., représentatif du loyer que cet hospice recevait d’un tonnelier avant le commencement d’exécution du premier projet de Musée gallo-romain, sous le ministère de M. de Cazes, en 1819.

    Une réunion d’efforts et de démonstrations faites sur place, le concours actif et éclairé de M. L. Vitet, alors inspecteur-général des monuments historiques, et les bonnes dispositions de M. le préfet de la Seine, paraissent avoir changé celles du conseil municipal. Espérons qu’à défaut d’un musée, dont la création souffrirait sans doute des difficultés bien plus insurmontables, nous conserverons du moins quelque temps encore cette magnifique salle romaine qui, au grandiose de son aspect, au mérite de sa construction, et à l’avantage de remonter aux premiers âges de notre existence comme nation, et de représenter seule et à Paris tout ce qui a pu exister du même genre en France, joint l’honneur d’avoir été, par le long séjour de nos premiers rois, le berceau de la monarchie française.

    Remarquons toutefois, pour ne pas puiser trop de sécurité dans de simples dispositions, que déjà en 1819, sur le rapport de M. Quatremère de Quincy, le ministre de l’intérieur avait obtenu du roi qu’une somme de 30,000 fr. serait affectée pendant cinq ans aux frais d’acquisition et de restauration de ce