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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/38

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DE L’HÔTEL DE CLUNY.

ment avec l’édifice de l’Odéon, au moyen de la démolition prochaine de l’église St.-Côme[1], à l’angle des rues de La Harpe et de l’École-de-Médecine, et du prolongement de la rue Racine qui s’ensuivra.

Il transforme, sans constructions nouvelles (combinaison remarquable de la part d’un architecte) la cour d’entrée en une cour gauloise, meublée de monuments celtiques et gaulois recueillis en France, tels que la statue de Vercingetorix, celle de la Vénus de Quinipèly, et de tous les monuments et fragments de ces époques qu’on a découverts, qu’on découvre et qu’on découvrira journellement, même à Paris[2] ; monuments épars et souvent délaissés, faute d’une affectation déterminée à l’avance et d’un cadre préparé. Tirant parti de l’aqueduc romain, des anciens conduits du palais et des eaux prisonnières dans le réservoir de l’hôtel, il en comble les anciens fossés creusés dans cette cour même, et jette pour le passage deux ponts à

  1. On retrouvera sans doute, en démolissant cette église, l’épitaphe du paysan Cornard sans avoir femme, que le maréchal de Beaumanoir amena à Paris en 1599, et qui y mourut au bout de trois mois, de chagrin de se voir promener de foire en foire, pour faire montre des deux cornes de bélier qui couronnaient sa figure de satyre.
  2. Dans les fouilles faites à Notre-Dame en 1711, on trouva des monuments druidiques très-importants. Des découvertes d’un autre genre, mais non moins précieuses, ont été faites rue Vivienne, rue Coquillière, etc., et récemment, en 1829, les travaux faits dans la rue Saint-Landry mirent au jour des sculptures du plus grand intérêt pour un musée de cette nature. Dans ce moment même, les travaux pour l’élargissement de la rue des Barres exhument des tombes et des débris curieux.