Aller au contenu

Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
CHAMBRE DE FRANÇOIS Ier.

Maintenant, sans perdre et faire perdre, à l’analyse des trop menus détails, un temps qu’on regretterait peut-être, arrêtons seulement les regards sur quelques parties de l’étalage, comprenant, tant sur les deux coffres couverts d’un tablier ouvré[1] que sur d’autres meubles :

Le petit mirouer de toilette[2] en bois doré, frise et médaillons d’ivoire, représentant Vénus et les amours, en faisant remarquer qu’il porte avec lui le mal et le remède, le revers offrant, dans des compositions religieuses, sujet à méditation sur la vanité du désir en matière de coquetterie surtout, et par consé-

    à Benvenuto Cellini les 12 statues d’argent, proportion de nature, destinées à faire, autour des tables, office de lampadaires, ou plutôt de torchaires.

  1. Ces tabliers doubliers ou nappes de table ouvrées se confectionnaient d’abord en Orient, à Damas, ensuite à Venise ; puis, sous Louis XI, il s’en établit des fabriques à Troyes et à Châlons. Un compte de dépenses de Jehanne et Aléonor, sœurs de Marguerite d’Écosse, première femme de Louis XI, de l’année 1447, porte : « Pour deux tabliers ouvrés pour la table de mes dictes dames, contenant vi aulnes. »
  2. Il y a sur le tablier deux autres petits mirouers métalliques, dont un, du 14e siècle, rappelle, par son travail, cette note d’un compte de dépenses de Charles VI, de 1402 : « À Richart des Grez pingnier, pour un pingne, un miroir et une broche tout d’yvoire. » L’autre en cuivre doré repoussé, style de Henri II.

    Dès le commencement du 16e siècle, les miroirs en verre étamé, inventés au 14e siècle, avaient acquis urne certaine proportion, en Italie surtout. Benvenuto Cellini parle d’un miroir, fait par son père, vers 1500, dont le cadre, ébène et ivoire, avait une brasse (80 centimètres) de diamètre.