Aller au contenu

Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
NOTICE

résidence d’Hugues-le-Grand, père d’Hugues Capet.

De 1218, époque où Philippe-Auguste le donna comme récompense à Henri, l’un de ses chambellans, avec le pressoir qui s’y trouvait, moyennant douze deniers parisis de cens, jusqu’à la vente faite vers 1340 à Pierre de Chaslus[1], abbé de Cluny, il y a trace de sa possession en totalité ou en partie, notamment par Raoul de Meulan, Jean de Courtenay, seigneur de Champignelles, par l’évêque de Bayeux, l’archevêque de Reims, etc.

La convenance résultant du voisinage du collége

    l’hôtel Saint-Paul qu’il avait fait bâtir. Le Louvre, ancien chenil de Dagobert, dont Philippe-Auguste fit construire en 1214 la grosse tour centrale, démolie en 1528, pour mettre ses titres et finances, ainsi que les prisonniers d’importance, n’est devenu la demeure ordinaire, ou, si l’on veut aussi, la prison de nos rois, que depuis Charles IX. Il était réservé pour les monarques étrangers qui venaient en France. Manuel, empereur de Constantinople ; Sigismond, empereur d’Allemagne, et Charles-Quint y logèrent. Malgré la construction successive de l’hôtel Saint-Paul, qualifié d’hôtel solennel des grands abattements, et du palais des Tournelles, nos rois conservèrent long-temps une résidence au Palais. C’est dans les appartements royaux de cette résidence qu’avait eu lieu, en 1357, en présence du dauphin, le massacre suscité par le prévôt Marcel. C’est du perron du Palais que Charles VI accorda au peuple, en 1383, le pardon de sa sédition pendant la campagne de Flandre ; et encore, en 1531, François Ier rendit le pain bénit à l’église Saint-Barthélemy comme premier paroissien.

  1. La chronique de Cluny dit, en parlant de Pierre de Chaslus : « Acquisivit domum quae dicitur Palatium de Terminis seu de Thermis Parisiis. »