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Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/70

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promis d’indiquer, il nous suffit de renvoyer les Curieux au Journal des Sçavans de l’année passée & de l’année présente[1]. On y verra un Extrait exact, détaillé, & impartial des quatre Tomes. Nous nous contenterons seulement d’observer, qu’à la fin de l’Extrait du quatrième, le sçavant Journaliste semble avoir voulu prévenir tout le monde contre notre Édition, par un Raisonnement qu’il exprime de la manière suivante : « Ou l’Édition de Hollande, dit-il, sera sans Cartes ; & dès là elle sera privée de ce qui fait le principal mérite de celle de Paris, ou, si l’on y trouve des Cartes, continue-t-il, la forme d’in 4o qu’elle doit avoir ne permettant pas de leur donner ni la netteté ni l’étenduë convenables, elles ne serviront qu’à jetter dans l’erreur ceux qui les consulteront ». Les Gens sensez n’auront pas de peine, si je ne me trompe, à voir la foiblesse de cette objection. Si l’on avoit retranché les Cartes de la Description de la Chine, on auroit réellement retranché, par cela même, une partie considérable de l’agrément & de l’utilité de cet important Ouvrage : Aussi les avons-nous toutes conservées, comme elles sont dans l’Édition de Paris, & qui plus est, nous leur avons donné la même forme. Ainsi l’argument du Journaliste porte à faux. Une différence notable néanmoins, qu’il n’a pas prévue, consiste dans l’arrangement. Pour n’être pas obligez de plier les Cartes afin de les placer dans le Corps de l’Ouvrage, nous les avons mises séparement en forme d’Atlas, en y ajoutant un titre, à l’imitation de l’Atlas Sinensis du Pere Martini, Nous donnerons bientôt un compte détaillé des autres avantages que nos Cartes ont sur celles de Paris ; mais en attendant nous croyons pouvoir dire ici, sans exaggerer, que celles de notre Édition l’emportent autant sur les Cartes gravées en France, que ces dernières l’emportent sur toutes celles de ces Pays éloignez qui ont paru jusqu’à présent, sans en excepter l’Atlas du Pere Martini, lui-même.

Avant que d’en venir là, nous devons indiquer ce que nous avons fait pour donner à notre Édition un degré de perfection qui manquoit à la précédente. Ce n’est pas à notre avis, une

  1. (a) Nous citons ici les Éditions de France & de Hollande du Journal des Sçavans. La prémière fait mention de la Description de la Chine dès l’année 1735 ; l’autre n’a commencé à en parler qu’en 1736.