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Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/9

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Dans le dernier siècle on vit naître en faveur des ouvriers évangéliques un merveilleux concours de protection entre le plus puissant monarque de l’Europe, et le plus grand prince de l’Orient. L’ardeur infinie que l’empereur Cang hi eut pour les sciences, donna aux ministres de l’Évangile un accès facile auprès de sa personne, et leur assura un ferme appui contre les ennemis du nom chrétien.

D’une autre part, Louis le Grand, tout occupé qu’il était des affaires les plus importantes, et dans le fort des plus cruelles guerres, porta ses vues jusqu’à cette extrémité de l’Asie : dans le dessein qu’il avait formé d’y étendre le royaume de Jésus-Christ, et d’en tirer des connaissances utiles à l’avancement des sciences, il jeta les yeux sur un nombre de jésuites, dont il connaissait la vertu et la capacité. À leur départ pour la Chine, il les honora du titre de ses mathématiciens ; il accrédita leur ministère, il leur assigna des pensions, il les combla de bienfaits.

Il n’y a guère eu d’années dans la suite qu’on n’ait vu des successeurs de leur zèle, partir de nos ports, pour aller partager leurs travaux, et tâcher de remplir les intentions d’un si religieux monarque.

Comme en succédant au trône de ce grand prince, que vous avez pris pour modèle, vous vous êtes fait une loi, SIRE, de succéder à ses grandes vues, à