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Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/370

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capitales, il y a un fou yuen, c’est-à-dire, viceroi. Ainsi l’État monarchique n’est pas seulement pour tout l’empire, mais dans chaque province, dans chaque fou, et dans chaque petit hien.

Pour revenir aux examens, aussitôt que les jeunes étudiants sont jugés capables de subir l’examen des mandarins, il faut qu’ils commencent par celui du tchi hien, dans la dépendance duquel ils sont nés. Par exemple, dans le district de Nan tching hien, qui est dans l’enceinte de Kien tchang fou, il y en a plus de huit cents qui vont composer chez le tchi hien de cette ville. C’est ce mandarin qui leur donne le sujet, qui examine ou fait examiner dans son tribunal leurs compositions, et qui porte son jugement sur les meilleures. De 800 il y en a bien 600 dénommés ; on dit alors qu’ils ont hien ming, c’est-à-dire, qu’ils sont inscrits au hien. Il y a tel hien, où le nombre des étudiants monte jusqu’à six mille.

Il faut ensuite que ces 600 aillent la présenter à l’examen du tchi fou de Kien tchang, qui fait un nouveau triage ; et de ces 600 il n’y en a guère que 400 qui aient fou ming, c’est-à-dire, qui soient nommés au second examen. Jusqu’ici ils n’ont encore aucun degré dans les lettres, c’est pourquoi on les appelle tong seng.

Dans chaque province il y a un mandarin qui vient de Peking, et qui n’est que trois ans dans sa charge : il s’appelle hio tao, ou dans les plus belles provinces hio yuen. C’est pour l’ordinaire un homme qui a rapport avec les grands tribunaux de l’empire ; il donnait quelquefois des présents sous main, et même assez considérables, pour être proposé ; mais l’empereur régnant a remédié à cet abus par des ordres très sévères. Il doit faire deux examens pendant ses trois ans. Le premier examen s’appelle soui cao, le second se nomme co cao. Il faut donc qu’il fasse la ronde dans tous les fou de la province.

Dès que le hio tao est arrivé dans un fou, il va rendre ses respects à Confucius, que tous les lettrés regardent comme le docteur de l’empire. Ensuite il fait lui-même une explication de quelques endroits des livres classiques, et les jours suivants il examine.

Les 400 tong seng de Nan tching hien (et ce que je dis de ce hien, doit s’entendre à proportion de tous les autres) les 400 tong seng, dis-je, qui ont ce qui s’appelle fou ming, vont composer dans le tribunal du hio tao, avec les autres étudiants qui viennent de tous les hien dépendants du même fou ; et si le nombre en est trop grand, on les partage en deux bandes.

On garde ici de grandes précautions, pour que ce mandarin ne puisse connaître les auteurs des compositions. Mais on ne manque pas quelquefois d’intrigue pour rendre inutiles ces précautions. Le hio tao ne nomme que quinze personnes sur environ 400 par exemple, qui se trouveraient dans un hien. Ceux qui sont ainsi nommés, ont fait le premier pas dans les grades. C’est pourquoi l’on dit qu’ils sont entrés dans l’étude, tsin leao hio, et on les appelle sieou tsai. Ils ont des habits de cérémonie, qui consistent dans une robe bleue, avec une bordure noire tout au tour, et un oiseau