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Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/394

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XXIV

On raconte, en plaisantant sur les tireurs d’horoscope, que Hong vou, chef de la précédente dynastie, qui d’une basse naissance, s’était élevé jusqu’au trône, fit chercher avec soin dans son vaste empire, s’il y avait quelqu’un qui fût né précisément au même moment, et sous le même aspect des astres que lui. Ce parfait rapport se rencontra dans un villageois : il fut conduit à la cour. L’empereur fut surpris de le voir si pauvre ; et après l’avoir bien questionné, il apprit que ce bonhomme subsistait par le moyen de quinze ruches d’abeilles, qu’il avait. Après tout, dit-il, il y a de la ressemblance entre son sort et le mien. Je suis empereur de quinze provinces, et je n’ai pas plus de rois qui relèvent de moi, que cet homme-ci en a qui dépendent de lui car chaque ruche d’abeilles a son roi, et ces quinze rois lui paient le tribut annuel dont il subsiste. La conclusion fut pourtant que les tireurs d’horoscope étaient des imposteurs.


REMARQUE.


C’est par de semblables railleries, que les lettrés modérés tournent en ridicule les fausses sectes ; le commun des lettrés se contente d’en parler avec mépris, sans leur épargner les injures. Revenons à l’auteur, dont j’ai tiré ce qui regarde la manière d’étudier.





Extrait du chapitre des examens particuliers des jeunes étudiants qui sont sieou tsai, ou qui prétendent à ce grade.


Le gouverneur de la ville assemblera de temps en temps les lettrés de sa juridiction, pour les examiner, en leur donnant lui-même des sujets de composition. Ces assemblées et ces examens ont deux fins. La première, est de faire fleurir les lettres, par l’estime qu’on témoigne en avoir : la seconde est de conduire les lettrés à ce point de droiture et de perfection, qui doit être le fruit principal de leur étude. Car enfin, par ces examens réitérés, ils s’affectionnent à leur devoir, surtout, lorsqu’ils voient que les mandarins du lieu, celui qu’ils honorent comme leur père, se fait un plaisir de juger de leurs pièces d’esprit ; qu’il marque de l’amitié à ceux qui se distinguent par la capacité, et plus encore par les bonnes mœurs.

Quant à ceux qui n’ont que le nom de lettrés, parce qu’au lieu d’étudier, ils passent les jours entiers à parcourir les audiences, pour un gain sordide et souvent injuste ; dans ces examens ils auront de quoi rougir du peu de progrès qu’ils ont fait, et cette honte les fera renoncer à ces indignes distractions. Voilà les avantages de ces examens de tous les mois. Mais