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Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/447

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Vie de Cong fou tseë ou Confucius.


Confucius naquit dans une bourgade du royaume de Lou, qui est maintenant la province de Chan tong, l’année 21e de l’empire de Ling vang, 23e empereur de la race des Tcheou, 551 ans avant l’ère chrétienne, deux ans avant la mort de Thales, l’un des sept sages de la Grèce. Il était contemporain du fameux Pythagore, et Socrate parut peu de temps après la perte que la Chine fit de son philosophe. Mais Confucius eut cet avantage sur ces trois sages, que sa gloire s’est accrue de plus en plus avec la suite des années, et qu’elle est parvenue au plus haut point, où la sagesse humaine puisse prétendre. Elle se maintient encore dans ce haut degré d’élévation, au milieu du plus vaste empire du monde, qui se croit redevable aux lumières de ce philosophe, de sa durée et de sa splendeur.

Si Thales et Pythagore s’étaient contentés, comme fit Confucius, de donner des leçons de morale ; si le premier n’eût point voulu approfondir des questions de pure physique, sur l’origine du monde et si le second n’eût point dogmatisé sur la nature des récompenses attachées à la vertu, et des châtiments destinés au vice après cette vie ; ces deux sages de l’antiquité auraient eu une réputation de doctrine moins exposée à la censure.

Confucius, sans se mettre en peine de sonder les secrets impénétrables de la nature, et sans trop subtiliser sur les points de la créance commune, écueil dangereux à la curiosité, se borna à parler du principe de tous les êtres ; d’inspirer pour lui du respect, de la crainte et de la reconnaissance ; de publier que rien ne lui est caché, pas même les pensées les plus secrètes ; qu’il ne laisse jamais la vertu sans récompense, ni le vice sans châtiment, dans quelque condition que se trouve l’un ou l’autre. Ce sont là les maximes répandues dans ses ouvrages et c’est sur ces principes qu’il se réglait, et qu’il tâchait de réformer les mœurs.

Confucius n’avait que trois ans, lorsqu’il perdit son père nommé Cho leang he, qui mourut à l’âge d’environ 73 ans. Ce vieillard remplissait les premiers emplois du royaume de Song et ne laissa guère d’autre bien à son fils, que la gloire de descendre de Ti yé, 27e empereur de la seconde race des Chang. Sa mère qui s’appelait Ching, et qui tirait son origine de l’illustre famille des Yen, vécut 21 ans après la mort de son mari.

Dans l’âge le plus tendre, on remarqua en lui toute la sagesse d’un homme mûr. Le jeu et les amusements enfantins propres de cet âge, ne furent point de son goût. Un air grave, modeste, et sérieux lui conciliait déjà le respect de tous ceux qui le connaissaient, et donna dès lors l’idée de ce qu’il devait être un jour.

A peine avait-il atteint sa quinzième année, qu’il fit une étude sérieuse