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Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/616

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continuer les cérémonies. Il est vrai qu’ils n’en descendent qu’en ligne collatérale : mais qu’importe ? Le premier d’une famille qui devient prince, entre bien en possession de président des cérémonies, quoique ce fût auparavant le droit d’un autre[1]. Un prince d’un mérite rare, quoique né d’une femme du second ordre, est bien quelquefois préféré[2] au fils de l’épouse. D’ailleurs une ancienne tradition dit : Les descendants des gens de mérite et de vertu, ne doivent point être sans terres. A plus forte raison ceux de Confucius, cet homme si sage et si vertueux, qui de plus a l’avantage de descendre des Yng. Tching tang faisant les funérailles du grand Tcheou kong son oncle, ne le traita qu’en tchu heou. Hoang tien[3] trouva, dit-on, que c’était trop peu, et le témoigna par un grand orage.

Aujourd’hui la salle de Confucius est peu honorée, et ses descendants sont au rang du petit peuple. Qu’un si grand homme ne soit respecté dans les cérémonies ordinaires, que par des gens d’une si basse condition, ce n’est pas l’intention des Hoang tien. Confucius, sans posséder aucun royaume, a eu toutes les qualités d’un grand roi. C’est pour cette raison que Kou leang l’appelle roi sans royaume. V. M. peut donc en sa considération accorder à ses descendants ce que je propose. Outre que je ne doute point que cette bonne action ne contribue au bonheur de votre empire, c’est le moyen d’éterniser votre mémoire. Voici pourquoi. Jusqu’ici ce n’a point été l’usage qu’on honorât les grands hommes dans leurs descendants. Les sages rois qui vous succèderont, suivront cet usage, et l’on se souviendra éternellement qu’il aura commencé sous votre règne. Est-ce une chose à négliger ?


Sur cette pièce, l’empereur Cang hi dit : le but de Mei fou était de faire illustrer la famille de Confucius, pour obtenir plus sûrement ce qu’il prétendait.

Une glose dit que Tching ti accorda à la famille de Confucius, ce que Mei fou proposait.

  1. Il y a des auteurs fameux qui gémissent sur cet usage, et qui le regardent comme un abus.
  2. On met de ce nombre le fameux Ven vang. Cependant on crie toujours contre. Et l’on prétend que cela ne s’est presque jamais fait sans de très fâcheuses suites.
  3. Le caractère Hoang ne s’applique qu’à l’empereur, et Tien comme on l’a dit plusieurs fois, veut dire Ciel.