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Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/702

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Si les morts sont encore capables de sentiment, il est aisé de juger quels sont sur ces changements les sentiments de ces grands hommes. Mais notre dynastie Tang a eu elle-même un homme qui s’est occupé toute sa vie des maximes de Confucius, qui les a fait valoir dans ses discours et dans ses écrits, qui les a exprimées dans ses mœurs et dans ses actions. En ceci comparable à Yen et à Min[1], en cela égal à Hieou et à Hia. Cependant il n’a point de place au banquet qui se fait en l’honneur de Confucius. C’est ce que je ne puis accorder avec le zèle de notre dynastie pour l’honneur des sages défunts. Un Ouen tchong tse jouit de cet honneur depuis longtemps, sans en avoir été fort digne. Peut-on le refuser à Han ouen kong ? Jamais l’a-t-on mieux mérité que lui ? Il a fait une guerre ouverte aux sectes Yang, Mé, Foë, Lao, qu’il a comme réduites lui seul aux dernières extrémités. Il a soutenu avec droiture et avec vigueur la sage doctrine de Confucius : il la soutient encore aujourd’hui par ses écrits, où des lettrés à milliers puisent en même temps le zèle contre les fausses sectes, l’amour de la vraie sagesse, et l’art de bien gouverner, que Ouen kong lui-même avait puisé dans Confucius. Aussi dit-il dans quelqu’un de ses ouvrages : s’il n’y avait un maître comme Confucius, je ne me dirais point disciple. Et certainement s’il avait vécu avec Confucius, il tiendrait aujourd’hui un rang distingué dans les monuments érigés en l’honneur de ce grand maître.

Sous notre dynastie Tang on a choisi une vingtaine d’hommes fameux pour s’être attachés, chacun dans leur temps, aux livres de Confucius : on leur a donné place pour cela seul dans la salle et à son banquet. Je n’y trouve point à redire. Il n’y a rien en cela que d’utile et de raisonnable. Mais si l’on accorde cet honneur à vingt personnes, dont la plupart ont assez peu pénétré, et beaucoup moins éclairci le sens profond de Confucius, comment le refuser à Ouen kong, la gloire de notre dynastie, qui l’a si bien exprimé dans sa conduite, et si bien fait valoir dans ses écrits ? Je supplie donc V. M. de donner ordre qu’on assigne une place à ce grand homme. Je ne doute point qu’un tel ordre n’inspire à vos sujets une ardeur toute nouvelle pour l’étude et pour la vertu.


La huitième des années nommées Pao ta, à l’occasion de quelques phénomènes extraordinaires, l’empereur fit publier la déclaration suivante.


Nous trouvons dans le livre Tchun tsiou quantité d’éclipses de soleil, des tremblements de terre, des comètes, des pluies ou grêles extraordinaires[2]. Nous voyons se renouveler aujourd’hui ces effrayants

  1. Fameux disciples de Confucius.
  2. Il y est dit qu’il plut du bois glacé.