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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/358

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larges qu’ils frappent les unes contre les autres. Les bonzes ont un petit ais qu’ils touchent avec assez d’art et en cadence.

Enfin ils ont des instruments à vent, comme sont des flûtes, de deux ou trois sortes, un autre composé de plusieurs tuyaux qui a quelque rapport à notre orgue, mais qui est fort petit, et se porte à la main. Il rend un son assez agréable.





DE LEUR ARITHMÉTIQUE.


Ils sont plus versés dans l’arithmétique, et l’on trouve dans leurs livres les quatre principales règles, qui apprennent à ajouter, à soustraire, à multiplier, et à diviser. Mais ce n’est point par le calcul qu’ils pratiquent ces règles, et ils n’ont rien de semblable à nos chiffres composés de neuf figures et du zéro.

Ils se servent pour compter d’un instrument nommé Souan pan, qui est composé d’une petite planche traversée de haut en bas de dix à douze petites verges parallèles avec une séparation vers le milieu. Chacune de ces verges enfile des petites boules coulantes d’os ou d’ivoire. Les deux qui sont en haut se prennent chacune pour cinq unités, et les cinq qui sont en bas pour des unités.

En assemblant ces boules, ou en les retirant les unes des autres, ils comptent à peu près comme nous faisons avec des jetons ; mais avec une facilité et une promptitude si grande, qu’ils suivent sans peine un homme, quelque vite qu’il lise un livre de compte. Nos Européens avec le secours de leurs chiffres, ne sauraient atteindre à la rapidité avec laquelle les Chinois supputent les sommes les plus considérables.