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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/476

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UN SOLDAT.


Monseigneur, bonnes nouvelles : en cherchant dans une cave de la maison, on a trouvé l’orphelin.


TOU NGAN COU éclate de rire.


Qu’on m’apporte ici ce misérable avorton, pour que je le voie, et que j’aie le plaisir de le mettre moi-même en pièces. Hé bien, vieux scélérat, tu disais que tu n’avais point caché le petit Tchao ; qu’est-ce donc que je tiens ?


KONG LUN.

(Il chante et reproche au tyran tous ses crimes, et dis que son barbare cœur ne sera point content qu’il n’ait répandu le sang d’un orphelin de quelques jours.)


TOU NGAN COU.


La vue de cet enfant excite ma colère. (Kong lun chante. Le tyran dit ) Je prends ce poignard, un coup, deux coups, trois coups ; (Tching yng est saisi de douleur ;) je prends ce maudit rejeton, et je lui enfonce par trois fois le poignard dans le cœur : me voilà au comble de mes désirs. (Kong lun chante, et exprime ses regrets, Tching yng cache ses larmes.)


KONG LUN.


Holà, Tou ngan cou, le plus scélérat de tous les hommes, prends garde à toi ; saches, impie, qu’il y a sur ta tête un Ciel qui voit tous tes crimes, et qui ne te les pardonnera jamais. Pour moi, je n’ai nul regret à la vie ; je vais me laisser tomber sur ces degrés de pierre, c’est le genre de mort que je choisis.


UN SOLDAT.


Le vieux Kong lun vient de se tuer.


TOU NGAN COU fait des éclats de rire.


Puisqu’il est mort, qu’on ne m’en parle plus. (Il continue à rire ; parlant à Tching yng : Vous m’avez très bien servi dans toute cette affaire : sans vous je n’aurais peut-être pas pu tuer mon ennemi.


TCHING YNG.


Seigneur, je vous ai déjà dit que je n’avais aucune inimitié particulière avec les Tchao, et que ce que j’ai fait, ç’a été pour sauver la vie à tous les petits innocents du royaume, et pour ne perdre pas mon propre fils.