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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/484

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TCHING YNG.


Mon fils, je vous dis ceci en secret ; conservez-le bien dans votre mémoire.


TCHING POEI.


Il y a encore dans ce rouleau d’autres tableaux que je vous prie de m’expliquer.


TCHING YNG.


L’habillé de rouge trompa le roi, et fit massacrer toute la maison de Tchao tun, au nombre de plus de trois cents personnes ; il ne restait à Tchao tun qu’un fils, nommé Tchao so, qui était gendre du roi. L’habillé de rouge contrefit un ordre du roi, et lui envoya un cordeau, du poison, et un poignard, afin qu’il eût à choisir l’un des trois, et à se faire mourir. La princesse sa femme était enceinte : Tchao lui déclara sa dernière volonté, et lui dit : si après ma mort vous accouchez d’un fils, vous le nommerez l’Orphelin de la maison de Tchao : il vengera notre famille ; en disant cela, il prit le poignard, et s’en coupa la gorge. L’habillé de rouge fit du palais de la princesse une rude prison ; c’est dans cette prison qu’elle mit au monde un fils. Sitôt que l’habillé de rouge le sut, il envoya le général Han koué garder la prison, et empêcher qu’on ne fît évader l’enfant. La princesse avait un sujet fidèle qui était médecin, et qui s’appelait Tching yng.


TCHING POEI.


Ne serait-ce pas vous, mon père ?


TCHING YNG.


Combien y a-t-il de gens dans le monde qui portent le même nom ? La princesse lui confia son petit orphelin, et s’étrangla avec sa ceinture. Ce Tching yng enveloppa l’enfant, le mit dans son coffre à remèdes, et vint à la porte pour sortir : il trouva Han koué, qui découvrit l’orphelin ; mais Tching yng lui parla en secret, et Han koué prit un couteau dont il se coupa la gorge.


TCHING POEI.


Ce général qui donne si généreusement sa vie pour la maison de Tchao, c’est un brave ; je me souviendrai bien qu’il se nomme Han koué.


TCHING YNG.


Oui, oui, c’est Han koué. Voici bien pis. L’habillé de rouge apprit bientôt ces nouvelles, et ordonna qu’on eût à lui apporter tous les enfants qui seraient nés dans le royaume au-dessous de six mois : il avait dessein