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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/557

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Il convient donc de savoir que les gens gras ont communément le pouls profond et un peu embarrassé ; les maigres, au contraire, l’ont superficiel et long. Aux gens de petite stature il est serré et comme pressé : au contraire, il est un peu lâche aux gens de grande stature, voilà l’ordinaire, et quand on trouve le contraire, cela ne vaut rien.


De la maladie nommée Chang han.


NOTE.

Chang signifie blesser, nuire. Han signifie froid. Comme qui dirait froid malin et dangereux. Cette maladie est fort fréquente à la Chine. C’est une fièvre maligne, à laquelle on donne ce nom de chang han en hiver, et qu’on nomme autrement dans les autres saisons de l’année.


TEXTE.

Dans cette maladie, malgré le nom qu’elle porte, on doit, en tâtant le pouls, et en jugeant de ses indications, suivre la même règle que dans les maladies qui viennent de chaud. Ainsi, lorsque dans la maladie nommée chang han, le pouls d’abord superficiel feou, et trémuleux court kin, devient peu à peu fort ta, et regorgean,t hong, et qu’il se fait sentir tel aux trois endroits ordinaires où on le tâte, c’est bon signe. La malignité semble vouloir se dissiper, et il y a lieu d’espérer que se dissipant en effet, le malade, au bout de sept jours, se trouvera hors de danger.

Que si, au contraire, on trouve le pouls petit, ouei, lent, man, et cependant parfois sautillant, teng : puis comme s’enfuyant et se cachant en bas, fou, le malade est en grand danger. En ce cas-là il faut s’informer exactement du jour et de l’heure que la maladie a commencé, afin de juger de son progrès, en examinant avec un soin particulier les changements qui arriveront au pouls, soit par rapport à sa forte élévation ou à sa petitesse, soit par rapport à la lenteur ou vitesse de son mouvement.


NOTE.

Ces deux expressions chinoises man et teng, ne sont qu’en cet endroit de ce livre. Partout ailleurs l’on emploie l’expression ouan, ou tchi, pour exprimer la lenteur du pouls.


TEXTE.

Généralement parlant, dans la maladie chang han, comme dans celles qui viennent de chaleur, le pouls doit être élevé, et regorgeant : et quand il se trouve petit, délié, et comme imperceptible, les remèdes humains sont inutiles.