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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/573

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PEN TSAO TI Y KIUEN.
PREMIER LIVRE
DE L’HERBIER CHINOIS.
PREMIER PARAGRAPHE.


De l’origine de l’Herbier, ou Pen tsao, et de tous les Herbiers anciens et modernes, qui ont paru jusqu’à présent.


C’est une tradition fort ancienne qu’il y a eu un Herbier, divisé en trois livres, et intitulé Pen tsao king san kiuen, dont on prétend que l’empereur Chin nong a été l’auteur : mais on ne sait personne qui ait vu cet ouvrage.

Si l’on s’en rapporte à ce que dit Hoaï nan tseë, ancien auteur, l’empereur Chin nong, en faisant par le goût l’épreuve de toutes sortes de plantes et herbes médecinales, dans un seul jour en connut soixante-dix sortes qui avaient une qualité vénéneuse. Et c’est de là que la médecine pratique a pris son origine.

Anciennement avant l’invention des lettres, cette science passait d’une génération à l’autre par la tradition et par les enseignements faits de vive voix, et on lui donnait le nom de Pen tsao. Mais depuis les règnes des deux familles des Han, le nombre des médecins s’étant fort multiplié, et les recettes anciennes ayant été jointes aux modernes, on a commencé de voir dans les formes des livres de recettes, sous le titre de Pen tsao.

Dans un livre ou chronique, qui a pour titre, Ti ouang ki ché ki, il est dit, que l’empereur Hoang ti ordonna à Ki pé cao, d’examiner les saveurs des plantes et des arbres, et d’en faire un Pen tsao king, ou corps d’histoire, et de déterminer les recettes pour guérir toutes sortes de maladies : ce qui fait voir que le nom de Pen tsao a commencé à être en vogue dès le temps de l’empereur Hoang ti.

Au reste, le Pen tsao de Chin nong contient six espèces de choses médecinales ; savoir, des pierres précieuses, des pierres ordinaires, des plantes, des arbres et des animaux. Mais parce qu’entre elles le plus grand