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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/631

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de pilules, appelées choui si en ouan, qui avaient la vertu de communiquer à ceux qui les prenaient, la faculté de demeurer longtemps sous l’eau : mais aujourd’hui il n’y a personne qui sache préparer cette sorte de pilules.


Ses qualités et ses effets.

Le haï ma a une saveur douce : il a une qualité légèrement chaude, sans venin. Voici ses effets. Lorsqu’une femme a de la peine à accoucher, en portant cet insecte sur elle, elle en ressent de très bons effets. Quand l’heure de l’enfantement approche, il faut le faire brûler, le réduire en poudre, en donner à boire à la malade, et lui en mettre un entier dans la main, aussitôt elle se trouvera soulagée. Tsang ki l’assure ainsi. Sou long parle à peu près de même. Il échauffe bénignement les parties nobles. Il est propre à guérir de pestes et autres tumeurs envenimées. Surtout il est bon pour la maladie appelée hiao quai. C’est une maladie lunaire, qui prend le premier et le quinzième de chaque lune : de manière que le malade ne peut ni boire ni manger, et est incommodé ces deux jours-là d’une espèce de râle continuel. Il y a des gens qui ont eu cette maladie depuis leur enfance, jusqu’à un grande vieillesse.


Recettes.
Bouillon de Haï ma.

Ce bouillon est bon pour guérir la maladie dont je viens de parler, nommée hiao quai. Quand elle est invétérée, il faut prendre un couple de haï ma, un mâle et une femelle, une once de mou hiang[1], de la rhubarbe torréfiée, du pé kien nieou, deux dixièmes de chaque sorte, quarante-neuf grains de pa teou[2], plus, deux onces de tsing pei ; mettez le tout infuser dans de l’urine d’enfant, jusqu’à ce qu’il s’amollisse, et que le pa teou devienne de couleur violette. Après quoi il faut le mettre encore sept jours tremper dans de l’urine, puis l’en tirer, ensuite prendre du son de froment, le faire frire à sec dans une poêle, jusqu’à ce qu’il devienne jaune, prendre la peau du pa teou, et jeter le dedans, joindre cette peau aux autres espèces que j’ai nommées, et les broyer toutes en poudre. On donnera à chaque prise deux dixièmes d’once de cette poudre dans une tasse d’eau, après l’avoir fait bouillir quatre ou cinq bouillons, lorsque le malade est prêt de dormir.


Poudre de Haï ma, contre le venin.

Cette poudre est excellente pour guérir les clous et les tumeurs ou ulcères qui viennent sur le dos. Prenez un couple de haï ma ; faites-le

  1. Nom de bois odoriférant.
  2. Nom de sève sauvage.