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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/645

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les cueille, et les ayant enveloppés dans des feuilles de yo[1], on les suspend à différents arbres, après que le soleil est sorti du signe des Gémeaux. Ces pelotons s’ouvrent, et les œufs produisent des insectes, qui, sortant les uns après les autres des feuilles dont ils sont enveloppés, montent sur l’arbre où ils font ensuite leur cire.

On doit avoir soin d’entretenir le dessous de l’arbre toujours propre, et de le garantir des fourmis, qui mangent ces insectes. On voit deux autres arbres auxquels on peut attacher les insectes, et qui porteront également de la cire ; l’un, qui se nomme tien tchu, et l’autre, qui est une espèce d’arbre aquatique, dont les feuilles ressemblent assez à celles du tilleul.


Qualités et effets de cette cire.


Elle est d’une nature qui n’est ni froide ni chaude, et qui n’a aucune qualité nuisible. Elle fait croître les chairs, elle arrête le sang, elle apaise les douleurs ; elle rétablit les forces ; elle unit les nerfs, et rejoint les os ; prise en poudre, dont on forme des pilules, elle fait mourir les vers qui causent la phtisie.

Tchi hen dit : La cire blanche est sous la domination du métal : ses esprits corroborent, fortifient, et sont propres à ramasser et à resserrer. C’est une drogue absolument nécessaire aux chirurgiens : elle a des effets admirables, quand on la fait entrer avec de la peau de ho hoang, dans la composition de l’onguent, qui fait renaître et croître les chairs.


DES OU POEY TSE.


Drogue chinoise.


Cette drogue n’est pas tout à fait inconnue en Europe : elle est tombée entre les mains d’un célèbre académicien[2] sous la qualité d’une drogue que les Chinois emploient dans les teintures. Après l’avoir examinée en très habile physicien, il lui a paru qu’elle avait beaucoup de conformité avec ces excrescences qui naissent sur les feuilles des ormes, appelées ordinairement vessies d’ormes ; il l’a trouvé très acerbe au goût, et d’une astriction si forte, qu’elle est en cela préférable à toutes les autres espèces de galles, dont se servent les teinturiers : c’est pourquoi il regarde cette drogue comme un des puissants astringents qui soient dans le genre végétal, d’où il conjecture, ce qui est effectivement vrai, qu’elle pourrait avoir quelque usage dans la médecine.

  1. Espèce de simple à larges feuilles.
  2. M. Geoffroy.