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Page:Dubois - Tombouctou la mystérieuse, 1897.djvu/120

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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

Tout autre est la tradition en pays songhoï. Chaque fois que j’ai interrogé un homme de cette race, il n’a pas manqué de me dire d’abord que ses ancêtres n’étaient pas originaires des pays nigritiens.

Puis, lui demandant d’où venaient ses pères, c’était invariablement la même scène. Un branle-bas se faisait dans les blancheurs largement drapées qui servaient de vêtement au document humain. Le bras droit se levait. Et bientôt on voyait, émergeant noire des blanches draperies, une main pointer vers le ciel et, sans hésitation, indiquer la direction des aurores pourprées.

PANORAMA

Après les documents humains, interrogeons les documents écrits. Parmi les manuscrits historiques que nous avons recueillis au cours de notre voyage, un seul parle des origines des Songhoïs. C’est le Tarik. Il importe de lire le passage avec attention ; quoique très concis, il renferme de précieuses indications :

« Le premier roi songhoï s’appelle Dialliaman. Son nom vient de la phrase arabe dia min el Jemen, c’est-à-dire, il est venu de l’Yemen.