purent aller ainsi déposer leur chargement entier devant les portes de la ville. Habituellement, pour les amener jusque-là il faut les décharger considérablement. Mais pendant un mois et demi des pirogues-allèges circulent régulièrement entre Kabara et Tombouctou par ce marigot.
En avril, le niveau du Niger a considérablement baissé. La vaste plaine de verdures navigables à travers laquelle nous venons de couper s’assèche et une vaste plaine de
culture s’étend devant les quais de Kabara. Car pas plus
que dans le Dienneri le fleuve n’a formé des marécages.
C’est ici la même inondation fertilisante que là-bas. Aussitôt
que les eaux se sont retirées, le feu est mis aux hautes
herbes et les terres sont ensemencées de riz, de mil et de
blé : Kabara cesse alors d’être un port et devient un centre agricole.
D’avril à juin les grands bateaux viennent accoster à 4 kilomètres de Kabara, à Daï sur le marigot de ce nom, et un service d’allèges fonctionne entre Kabara et Daï, grâce à un petit chenal. Plus tard encore, en juillet, les barques sont obligées de s’arrêter à Korioumé-Djitafé, à