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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/21

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l’empereur Moutsou Hito, vainqueur du shogounat.

Si, dans les deux pays, le but visé était les réformes en vue de s’affranchir de la tutelle des puissances, la façon de les concevoir était très différente en Chine et au Japon. Les jeunes Chinois allèrent d’un coup aux réformes extrêmes, aux doctrines européennes les plus avancées. L’organisme chinois issu d’un nationalisme étroit et millénaire était moins souple, partant moins apte aux transformations ordonnées que ne l’était l’organisme japonais, exercé aux assimilations partielles, qu’elles lui vinssent de la Chine, de l’Inde ou de l’Europe.

Depuis ces débuts relativement récents, l’évolution de l’Extrême-Orient a marché à grands pas. Il ne saurait être question pour l’Occident de la modérer. Des événements comme ceux de 1914 et ceux d’à présent ne sont pas faits pour l’y aider. Alliés des Européens et des Américains dans la précédente guerre, les Asiatiques ont déjà acquis vis-à-vis d’eux une partie de l’indépendance qu’ils recherchaient. La dernière étape est à présent franchie. Attendons-nous à voir en découler toutes les conséquences.

Lorsqu’on aborde de pareils sujets, on en revient toujours au mot de Kipling : « L’Orient et l’Occident ne se rencontreront jamais ». La première fois que cette phrase nous tomba sous les yeux — il y