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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/30

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Mais, nous diront ceux qui confondent les forces morales avec les idées éphémères qui président à l’orientation des États et croient que le jeu de la politique peut suffire à unir ces derniers, puisque chaque nation, comme chaque individu, a en elle des forces morales, une fois les intérêts matériels réciproques sauvegardés, pourquoi ces forces n’agiraient-elles pas d’elles-mêmes pour faire l’union entre les nations ?

A cela, nous répondrons : les forces morales auxquelles vous pensez et qui poussent en effet les peuples, ne sont pas les mêmes chez tous et ce n’est pas en comptant sur les instincts de ceux-ci, socialistes, communistes, anarchiques de ceux-là, qu’on unira les peuples.

Que faut-il donc pour cela ? Il faut, avant tout, ce que nous voyions tout à l’heure à propos du rapprochement des races, un sentiment, une sorte de lien spirituel que certains ont cru discerner pendant un temps, dans un désir de paix tenu a priori pour universel.

Les événements leur ont donné suffisamment tort pour qu’il soit inutile d’argumenter contre leur opinion.

En bref, c’est toujours dans les réalités invisibles et éternelles, dans les véritables forces morales qui survivent aux idées qui règlent le sort quotidien des États et évoluent constamment qu’il faut chercher le lien spirituel entre les hommes de races comme de nations différentes.

Mais peut-on sérieusement prétendre trouver de