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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/46

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du reste aisément que beaucoup de problèmes économiques et politiques internationaux puissent s’en trouver modifiés. Les pessimistes pensent que l’Europe, l’Amérique et le Japon, qui ont réveillé et instruit la Chine ont travaillé contre eux. Nous ne nous perdrons pas dans des considérations de cette sorte. Le présent et le proche avenir suffisent à satisfaire notre besoin d’investigation. Contentons-nous de constater que des questions sont posées maintenant en Asie qui y étaient à peu près inconnues il y a un demi-siècle et qu’ainsi une Asie très moderne se présente à nous en même temps que la vieille Asie d’autrefois.

Mais le sort des ouvriers d’usine n’est pas tout, il y a celui des travailleurs de la terre. Les traditions de la patiente race des paysans chinois et japonais ne sont pas sans s’être altérées au cours de ces dernières décades d’années sous l’influence des villes et le coup des événements. Les idées de la ville ou de l’usine ont été peu à peu connues au village ; des comparaisons ont opposé le travail des champs avec ses risques et ses fatigues au travail de l’ouvrier régulièrement rémunéré, bénéficiant de lois qui le mettent à l’abri des aléas de la vie. Les gouvernements ne pouvaient négliger l’état d’esprit qui naissait de ce fait dans les populations rurales. Comme pour les ouvriers, ils durent édicter des lois et règlements : contrôle des prix, coopératives pour la vente des produits de la terre, achat des engrais, système de prêts, etc. Un contact de plus en plus intime s’établit entre