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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/63

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nais Kwan) divinité de la compassion, est une création chinoise. Le culte des ancêtres étranger au fond bouddhique, y a pourtant été accueilli. Inversement, le bouddhisme a agi de son côté : c’est ainsi que le shinto japonais lui-même tomba sous sa dépendance et devint une sorte de secte bouddhique jusqu’à l’époque du Meiji (1868) où il fut pleinement restauré.

Le bouddhisme fit son apparition en Chine au milieu du premier siècle de notre ère. Il y trouva un peuple en possession d’idées et d’institutions religieuses. Cependant, l’empereur Ming-Ti s’éprit de cette nouvelle doctrine et envoya chercher dans l’Inde deux moines bouddhistes qu’il chargea de la répandre. Mais le caractère monacal de ces prosélytes ne plaisait guère aux Chinois qui tenaient avant tout à la vie de famille : il fallut l’encouragement du souverain pour que le bouddhisme s’implantât en Chine, où il se fortifia grandement au IIe siècle, puis au IVe. Au VIe, l’empereur Wou-Ti le favorisa et c’est sous le règne de ce souverain que le docteur indien Bodhidharma s’établit en Chine.

Le couvent bouddhiste partage en Chine, la souveraineté avec le couvent taoïste, avec les temples des divinités de la religion d’Etat et avec les sanctuaires des ancêtres. On compte quatre grandes séries de couvents situés dans quatre emplacements favorisés par la nature : à l’est, l’île de Pûto, devant la province de Tché-Kiang ; à l’ouest, le mont O-Mi, au Seutchouen ; au nord, le Wu-Taïchan,