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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/65

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l’influence du bouddhisme de ses voisins le Siam et le Cambodge, mais il faut observer qu’au sud et au sud-ouest, l’Annam était depuis longtemps entouré d’ennemis, notamment les anciens royaumes de Tchampa et de Khmer (Cochinchine et Cambodge actuels), tandis qu’au nord il s’ouvrait aux influences de la Chine. Ce sont la religion chinoise de l’Etat et la philosophie confuciste qui donnèrent à l’Annam son armature spirituelle. Malgré tout, le bouddhisme sous ses formes chinoises a subsisté en Annam jusqu’à nos jours à l’état de courant secondaire.

Telles sont en peu de mots la répartition géographique actuelle du bouddhisme et les formes qu’il affecte dans les différents pays où on le pratique. L’on voit combien ces formes sont variées et combien diffère, d’une région à l’autre, l’esprit qui les crée. Autrement dit en même temps qu’il perd son unité, son essence s’altère. On voit mal, dans ces conditions, l’influence du bouddhisme se répandre en Occident, même si de quelques pays, du Japon par exemple où sa vie spirituelle s’affirme plus qu’ailleurs, un effort était fait dans ce sens. Il ne faut pas d’ailleurs prendre les missions que le Japon a envoyées en Amérique et en Europe pour des missions comparables aux missions chrétiennes. Ce sont des missions exclusivement scientifiques qui se rendent auprès de professeurs, de spécialistes des études bouddhiques et ne font pas de prosélytisme.