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Page:Duboscq - Présence de l'Asie.djvu/69

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du samouraï, c’est-à-dire à l’époque où les rudes guerriers de Kamakoura commencèrent à s’en prendre à la cour de Kyoto dont les raffinements étaient excessifs et la noblesse effeminée. Sans doute, il ne s’appliqua d’abord que dans la classe des samouraïs, mais peu à peu, toutes les classes de la société eurent leurs propres préceptes. Il est à la fois une éthique, une esthétique et une morale dont la plupart des préceptes viennent de Confucius.

Le samouraï doit veiller à sa tenue morale et physique ; il doit être droit et loyal, ne pas s’abandonner à des vices grossiers, comme l’ivresse, car il manquerait de noblesse, de caractère et de goût ; il transgresserait les règles de l’esthétique et offenserait la morale. Esthétique et morale sont deux notions étroitement associées au sentiment d’union avec la nature qui est à la base du bushido et c’est en harmonie avec la nature qui est franche et belle que le samouraï veut vivre.

Or l’on a vu plus haut comment l’artisan lui-même s’efforce de travailler toujours en harmonie avec la nature. La tradition du bushido est pour lui toujours valable.

Mais qu’est-ce que le Yamato Damashi qui doit inspirer le Japonais, quel que soit son état ou sa profession ?

Littéralement ces deux mots signifient « l’esprit japonais », le souffle qui pousse aux grands sacrifices, la force d’âme qui soutient dans les grandes épreuves. Les Japonais disent couram-